Visite à Giverny, la maison de Monet

Après l’expo Mitchell – Monet, je vous emmène avec moi à Giverny, découvrir l’incroyable maison et jardins de Claude Monet. L’artiste y a vécu plus de quarante ans, accompagné de sa seconde épouse et de ses enfants. Les décors fleuris et mille et une couleurs de cette vaste demeure nous plongent dans une nostalgie de l’âge tendre. La balade est reposante, la variété de fleurs époustouflante, l’intérieur de la maison répliquée à l’identique, en respectant les souvenirs et écrits laissés par ses amis et membres de la famille. La culture artistique nipponne est présente tout au long du parcours – Monet en était un fervent admirateur. Vous verrez des estampes japonaises un peu partout (le peintre en possédait plus d’une centaine) ainsi que d’autres détails nous rappelant ce pays (petit pont, bambous …).

Giverny, où est-ce et comment s’y rendre?

Giverny est une petite commune située dans l’Eure, en Normandie. A la limite du Val d’Oise et des Yvelines, vous pourrez vous y rendre assez rapidement en voiture si vous êtes du coin. A partir de Paris Saint Lazare, un train jusqu’à Vernon vous y emmène (le billet coûte environ 9€).

Aux alentours de Giverny, vous pourrez visiter de nombreuses petites villes: Vernon et son vieux Moulin, La Roche Guyon et son château, les bords de Seine, les paysages du Vexin et un air de Normandie avant d’y être.

Giverny: les jardins de Claude Monet

Avant de pénétrer dans la demeure de Giverny, rien ne laisse présager le gigantisme du jardin botanique, de quoi vous inspirer.

Ce labyrinthe floral est composé de plusieurs espèces de fleurs: des glycines, tulipes, chrysanthèmes, capucines, digitales…

J’ai compris à travers cette marche d’où provenait l’inspiration dévorante de Monet. On l’imagine volontiers se lever le matin et admirer la nature naissante pour en cueillir toute son essence. Ses peintures sont à mon sens la captation d’un instant présent, d’une fleur qui éclot ou d’un reflet de soleil sur le jardin d’eau. Tout me paraît plus clair à présent. Monet grandit en même temps que son art à Giverny, le village de toute sa vie, son œuvre.

Prenez le temps d’admirer chaque coin et recoin du jardin, sentez chaque fleur, approchez vous d’elles ! On ressent l’amour avec lequel elles sont traitées et respectées. Ces fleurs, c’est Monet ! Elles vivent à travers lui.

La maison de Claude Monet

Après ces pas dans le jardin, après avoir flâné, rêvassé et respiré les senteurs florales, je me dirige avec excitation et engouement vers la maison. Ce moment tant attendu est quelque peu bousculé par la foule présente. Les gens sont nombreux et gravitent autour de la maison, eux aussi curieux. Un peu agacée, je reste fière et heureuse de constater que l’œuvre de Monet attire et ravit ces centaines de personnes.

J’en profite pour admirer l’extérieur de cette longère, verte comme tout le reste. Ce vert, c’est l’ADN de Claude Monet. On le retrouve partout, sur les portes, les grillages, les chaines, les ponts.

Enfin, je rentre, doucement, sur la pointe des pieds, ne voulant pas déranger ! Ebahie par ces couleurs, je prends mon temps. Mon regard se pose sur les détails, les objets. Tout y est décoré avec goût et chaque chose est à sa place.

La visite commence par le salon bleu, petite salle de lecture qui communique avec l’épicerie. On sait ô combien la culture est importante pour l’artiste. Il s’inspire des grands penseurs de l’époque pour affiner, ajuster son art.

Plus loin, l’atelier, cette pièce baignée de lumière se démarque par ses grandes fenêtres et ces peintures qui envahissent les murs. On reconnaît des pièces de Cézanne, Manet, Rodin et autres amis de l’artiste impressionniste. On imagine le plaisir de Monet à travailler dans ce coin de paradis.

A l’étage, des chambres et espaces de vie nous laissent entrer légèrement dans la vie intime du peintre. On y découvre une chambre minimaliste et simple avec un lit blanc. La chambre de son épouse Alice est attenante à une petite salle de couture. On imagine dans chacun de ces appartements le chat s’y balader et se poser près de la cheminée, surtout lors des nuits hivernales.

Je continue à déambuler joyeusement dans la maison, en m’arrêtant près des fenêtres pour me plonger dans le regard de Monet et voir ce qu’il voyait, ce qu’il peignait, ce qu’il racontait.

Au rez de chaussée, on y découvre une salle à manger vaste, imposante. Monet accordait une grande importance aux repas et recevait volontiers ses amis Mallarmé, Clémenceau ou Zola. Il y concoctait de sublimes repas avec des produits provenant du village.

La cuisine est elle aussi d’une beauté rare, les ustensiles cuivrés et le sol ancien sont une pure merveille.

Giverny et son jardin d’eau

Je ne pouvais pas quitter Giverny sans avoir entrevu le jardin d’eau. S’inspirant des jardins japonais, c’est un formidable terrain de jeu pour la peinture de Monet. Dans les faits, le peintre a acquis une partie de terrain dix années après son arrivée à Giverny.

Malgré l’opposition des voisins, il réussira à magnifier ce jardin d’eau, en y cultivant des nénuphars, glycines, roseaux.

On y aperçoit même une immense bambouseraie. Je parviens à contempler le lieu depuis le pont japonais, je vois les reflets sur l’eau, les fleurs se balader dans le rivage.